Bénévoles d’exception

Dans une entreprise comme l’Atlas, chaque geste compte et toute observation nous rapproche un peu plus de notre objectif. Toutefois, certains participants se démarquent par leur engagement au sein du projet. Alors que nous remercions tous ceux qui contribuent à la collecte de données, nous tenons à rendre hommage à certains bénévoles d’exception (et à leur famille!) pour leur dévouement. Nous mettrons cette page à jour périodiquement afin d’ajouter le portrait de quelques-uns d’entre eux.

Veuillez noter que puisqu’elles sont en constante évolution, les statistiques de participation (nombre de mentions, nombre de points d’écoute, etc.) des bénévoles d’exception ne seront plus publiées sur cette page Web. Vous pouvez cependant consulter leurs plus récentes statistiques (plutôt impressionnantes!) sur la page Statistiques de participation.

Originaire de Québec, Jean-Pierre Barry est chimiste de formation. Après des études supérieures à Montréal, il fonde une famille et décroche un emploi chez Alcoa (alors Reynolds), à Baie-Comeau, où il occupe aujourd’hui le poste de Spécialiste en environnement. Amoureux des oiseaux depuis l’adolescence, Jean-Pierre participe depuis plusieurs années aux activités du Club d’ornithologie de la Côte-Nord. Au printemps 2000, lors d’une sortie au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, il croise un de ses collègues chez Alcoa, Daniel St-Laurent. En discutant, les deux hommes réalisent à quel point ils se passionnent tous deux pour l’observation des oiseaux. Quand s’amorcent les travaux de l’Atlas, en 2010, Jean-Pierre y voit une occasion de pratiquer son passe-temps dans un cadre scientifique, tout en contribuant à améliorer les connaissances sur les oiseaux de sa région. Il invite Daniel, avec qui il partage un goût pour la compétition, à y participer. Leur objectif est ambitieux : « peindre en bleu » (c’est-à-dire compléter) les parcelles de la région de Manicouagan! Depuis, les heures que Jean-Pierre a passées sur le terrain se comptent par centaines, et les mentions qu’il a récoltées par milliers. De plus, il fait partie des participants ayant réalisé le plus de points d’écoute, et est devenu un inconditionnel des sorties nocturnes (ornithologiques, bien sûr!). En plus de l’Atlas, Jean-Pierre pratique la course à pied et s’est fixé l’objectif de courir, d’ici un an, 1000 kilomètres en observant 100 espèces d’oiseaux dans un rayon de 50 km de Baie-Comeau.

Daniel St-Laurent est né à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. C’est durant ses études collégiales à Québec, à la faveur d’une activité parascolaire, que sa passion pour les oiseaux voit le jour. De retour dans sa région, il complète une Technique d’Aménagement Cynégétique et Halieutique (gestion des ressources fauniques) au Cégep de Baie-Comeau, tout en pratiquant l’ornithologie dans ses temps libres. Selon ses propres mots, le plaisir croît avec l’usage : il passe même son voyage de noces à Pointe-Pelée! Au début des années 1990, ses responsabilités familiales (il a deux enfants) tempèrent ses activités de miroiseur et l’incitent à réorienter sa carrière pour occuper un poste de superviseur chez Alcoa. C’est là qu’il fait la connaissance de Jean-Pierre Barry, un passionné d’oiseaux comme lui. En 2002, il adhère au Club d’ornithologie de la Côte-Nord et commence à organiser des sorties. Ayant plus de temps pour lui, il réalise à quel point son passe-temps lui manque et quand le deuxième atlas est lancé en 2010, il décide de s’y investir pleinement. Tous les matins, en juin et en juillet, il se lève à 3 h pour compléter des points d’écoute avant d’entamer sa journée de travail. Il récolte ainsi plusieurs milliers de mentions. Combinés à ceux des autres participants de la région, ses efforts portent leurs fruits : dès la troisième année du projet, toutes les parcelles prioritaires de la Manicouagan sont complétées! Daniel s’estime chanceux d’avoir pu, grâce à l’Atlas, côtoyer des professionnels et améliorer ses connaissances ornithologiques (il en profite pour souligner la compréhension de sa « conjointe d’exception »). L’Atlas le passionne à un point tel qu’il se demande ce qu’il fera une fois le projet terminé!

Biochimiste (Ph.D.) de carrière, Pierre Bannon a travaillé à l’Hôpital Saint-Luc (aujourd’hui le CHUM, à Montréal) jusqu’à sa retraite en 2003. C’est en 1976 qu’il s’initie à l’observation des oiseaux, après avoir reçu une paire de jumelles en cadeau. Peu de temps après, Pierre joint Protection des Oiseaux du Québec, un organisme au sein duquel il occupe divers postes clés et dont il est aujourd’hui membre à vie. Entre 1984 et 1989, il participe activement aux travaux du 1er atlas, ce qui lui permet de découvrir de nouveaux sites d’observation dans sa région. Il publie, en 1991, un guide intitulé « Où et quand observer les oiseaux dans la région de Montréal », qui devient vite un incontournable pour les observateurs d’oiseaux du Grand Montréal et d’ailleurs. Pierre corédige depuis plusieurs années la chronique québécoise de l’American Birding Association qui rapporte, à chaque saison, les observations ornithologiques les plus marquantes. Une adaptation française de cette chronique paraît d’ailleurs dans chaque numéro du magazine QuébecOiseaux. Pierre a également mis sur pied un site internet, Le Miroiseur informé, où on peut notamment consulter les dates d’arrivée des espèces migratrices du Québec pour les vingt dernières années. Mais Pierre est d’abord un homme de terrain. Photographe et globe-trotter depuis une vingtaine d’années, il est également très actif au sein du 2e atlas, où il cumule plusieurs centaines d’heures d’inventaires, en plus d’occuper le poste de responsable régional pour la Montérégie et de faire partie du Comité de validation provincial. Et même s’il parcourt une région densément peuplée depuis plus de 35 ans, Pierre continue d’y faire des découvertes ornithologiques, spécialement la nuit, où il recense les engoulevents et les hiboux!

Mario Labrie a découvert l’ornithologie de façon inopinée : en 1990, à l’Isle-Aux-Coudres, il manque le traversier pour Saint-Joseph-de-la-Rive et fait la connaissance de membres du Club des ornithologues de Québec (COQ). Cette rencontre est une révélation, si bien qu’il troque sa canne à pêche et sa carabine pour des jumelles et une lunette d’approche. Pharmacien de profession et père de quatre enfants, c’est à travers le bénévolat que Mario réalise ses ambitions ornithologiques. Habitant Les Etchemins, il aime beaucoup faire de l’observation dans le Parc régional du Massif du Sud, où il a découvert la Grive de Bicknell en 2005. Mario parcourt encore régulièrement ces montagnes, tout en partageant sa passion pour ce territoire et son avifaune. Il a d’ailleurs travaillé d’arrache-pied pour contrer l’implantation d’éoliennes sur les sommets du Massif du Sud, où la Grive de Bicknell – une espèce en péril – niche. Membre du COQ et du Groupe des ornithologues de Beauce-Etchemin, Mario organise régulièrement des sorties ornithologiques dans sa région, y coordonne le Recensement des oiseaux de Noël, en plus de publier régulièrement, dans les journaux locaux, des articles à saveur ornithologique. Au sein de l’Atlas, Mario occupe le poste de responsable régional adjoint de la Beauce et fait partie des participants les plus actifs, au sens propre comme au sens figuré. En effet, il conjugue les travaux d’atlas à ses exercices matinaux, et c’est à vélo qu’il fait ses points d’écoute, au fil du relief montagneux des Appalaches.

Chimiste de carrière, Jean Piuze aurait tout aussi bien pu devenir biologiste ou géologue. À son entrée à l’université, hésitant sur le chemin à prendre, il opte pour la chimie en se disant qu’il garderait la biologie pour ses loisirs. L’occasion lui est donnée alors qu’il prépare son doctorat : un jour qu’il traverse des champs pour se rendre à son laboratoire de l’Université Laval, il est intrigué par un bel oiseau orné d’un double collier qui s’agite devant lui. Cette rencontre avec un Pluvier kildir lui donne la piqûre et il devient membre du COQ (Club des ornithologues de Québec) avec son épouse. Dès lors, chaque excursion est l’occasion pour lui de découvrir un monde qui le fascine. Directeur de recherche en sciences de la mer à Pêches et Océans Canada jusqu’en 2004, Jean se passionne pour l’aspect scientifique de l’ornithologie. Il participe depuis 35 ans aux Relevés des oiseaux nicheurs (BBS) pour le Service canadien de la faune et parcourt chaque année une dizaine de routes d’inventaires. Sa bibliothèque compte plus de 500 ouvrages sur les oiseaux et une centaine de documents audio sur leurs chants et leurs cris. Peu enclin à chercher les raretés, Jean aime plutôt redécouvrir d’année en année les oiseaux du Québec et constater l’évolution de leurs populations. Il organise tout de même des voyages avec des amis ornithologues à divers endroits dans le monde. Préoccupé par l’importance de passer le flambeau aux générations suivantes, Jean est fier de mentionner que sa famille compte plusieurs adeptes d’ornithologie dont son petit-fils Vincent, qui participe avec lui aux travaux de l’Atlas.

S’il s’intéresse à la nature depuis qu’il est tout jeune, c’est vers l’âge de 11 ans, alors que ses parents lui offrent son premier guide Peterson, que Marc-Antoine Montpetit a un coup de cœur pour les oiseaux. Son père, professeur en Conservation de la faune au Centre de formation professionnelle de Mont-Laurier, l’emmène très souvent en forêt, tradition qu’il poursuit d’ailleurs aujourd’hui avec son fils, Arnaud. Marc-Antoine adore partager sa passion pour les oiseaux : dans les Hautes-Laurentides, il s’occupe de deux Recensements d’oiseaux de Noël dont celui de son village, Chute-Saint-Philippe, et agit souvent à titre de guide pour des sorties ornithologiques. Généreux de son temps, on dit qu’il excelle à recruter et à motiver les gens. Depuis les débuts de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, il est un des membres les plus assidus du forum des participants, où l’on compte ses messages par dizaines. Observateur d’oiseaux passionné, Marc-Antoine peut consacrer jusqu’à 70 heures par semaine à l’ornithologie dans ses périodes les plus actives. Particulièrement attiré par les oiseaux boréaux, dont il admire la résistance aux conditions climatiques difficiles, il passe des heures à observer les aigles et pygargues hivernants. Dès le mois de mars, Marc-Antoine consacre également beaucoup de temps aux inventaires auditifs de chouettes et de hiboux qui entament alors leur saison de reproduction. Marc-Antoine considère que l’Atlas est un beau défi qui vaut la peine d’être relevé, autant pour les ornithologues expérimentés que débutants. Et depuis qu’il y participe, il dit avoir appris une foule de choses : par exemple, que certains jeunes hiboux peuvent être localisés facilement au milieu de l’été, ce qui lui a permis d’apprécier l’ornithologie sous un jour nouveau. Du jamais vu pour cet amant de l’hiver....

S’il a toujours aimé observer la nature, c’est en 1995 que Jonathan Fréchette commence à s’intéresser sérieusement aux oiseaux. Son épouse Caroline, fille de Roland Schryer, un ornithologue bien connu de l’Outaouais, l’initie alors à l’ornithologie. Lors d’un voyage à l’île Grand Manan, au Nouveau-Brunswick, le couple est enthousiasmé par la visite d’une station de baguage d’oiseaux. L’année suivante, ils deviennent bénévoles à l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac et en 2003, appuyé par la municipalité de Duhamel Ouest, Jonathan ouvre sa propre station, dédiée principalement au baguage automnal de Petites Nyctales. En 2009, Jonathan devient responsable régional du Témiscamingue pour l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Il est également un participant très actif : entre 2010 et 2012, il a réalisé, à lui seul, la moitié de tous les points d’écoute complétés dans sa région! En plus de l’Atlas, Jonathan participe annuellement au Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) et révise les feuillets ÉPOQ (Études des populations d’oiseaux du Québec) de sa région. Ornithologue engagé, il s’est lancé il y a quelques années le défi d’améliorer les connaissances sur les oiseaux du Témiscamingue; entre 1995 et 2012, il a fait passer la liste régionale d’espèces de 180 à plus de 260! Sur le terrain, Jonathan adore accompagner un nouvel initié et lui transmettre sa passion pour les oiseaux. Père de deux jeunes enfants (Elfie et Théo), il les emmène régulièrement en excursion et se révèle, aux dires de sa conjointe, un excellent pédagogue. Jonathan est aussi reconnu pour sa bonne humeur et son sens de l’humour.

Quand on consulte les statistiques de participation de l’Atlas, un nom ressort particulièrement : celui de Marco Beaulieu. Les mentions qu’il a récoltées se comptent par milliers, incluant celles issues des plusieurs centaines de points d’écoute qu’il a complétés depuis le début du projet. Originaire de Saint-Eusèbe au Témiscouata, Marco a grandi sur la ferme familiale, près de la forêt où il aimait faire de longues promenades. Alors qu’il est encore au primaire, il commence à s’intéresser aux oiseaux mais à l’époque, la bibliothèque de son école ne compte aucun livre sur ceux du Québec. Vers 1980, il trouve dans une librairie deux livres qui seront déterminants pour lui : « Les oiseaux d’hiver au Québec » de Peter Lane et le « Guide des Oiseaux d’Amérique du Nord » (Robbins). Il peut désormais nommer les oiseaux qu’il observe et apprend à les attirer à l’aide de mangeoires. Au milieu des années 1980, il adhère au Club des Ornithologues du Bas-Saint-Laurent. Il commence alors à consigner ses découvertes sur des feuillets d’observation, chose qu’il fait encore religieusement aujourd’hui : bon an mal an, Marco produit environ 500 feuillets ÉPOQ par année! Marco est reconnu par ses pairs comme un observateur rigoureux et fiable, doté d’une oreille extraordinaire. Il aime découvrir et faire découvrir aux autres de nouveaux sites d’observation; c’est d’ailleurs un des éléments qui l’ont attiré vers l’Atlas. Technicien forestier, ce qui lui permet de travailler majoritairement à l’extérieur, il poursuit, à distance, des études de 2e cycle en aménagement écosystémique à l’Université Laval.

Daniel Jauvin est responsable de la région du Centre-du-Québec. En tant que participant, il a passé plus de 500 heures sur le terrain au cours des deux premières saisons de l’Atlas. Comment ce médecin qui abat jusqu’à 80 heures de travail par semaine, marié et père de famille, trouve-t-il le temps d’en faire autant? Notamment en dormant très peu, soit de quatre à cinq heures par nuit! Durant la saison de nidification, il se lève régulièrement à trois heures du matin, complète 15 points d’écoute, puis revient au bureau à huit heures pour entreprendre sa journée de travail. Stressant? Selon Daniel, infiniment moins que son travail de médecin. Daniel est né à Alma et y est demeuré jusqu’à son départ pour l’université. En 1979, il termine son doctorat en médecine à Sherbrooke et s’installe à Saint-François-du-Lac, près de Sorel. Au fil du temps, il cumule les engagements au sein d’associations ornithologiques : président de l’Association québécoise des groupes d’ornithologues à partir de 1985, il demeure membre du conseil d’administration quand l’association devient, en 2006, le Regroupement QuébecOiseaux (il est toujours en poste aujourd’hui). Dans sa région, Daniel est vice-président de la Société ornithologique du Centre du Québec et gère la banque régionale de données ÉPOQ. Daniel est également responsable de la banque de données du premier atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Lors des travaux de ce premier atlas, entre 1984 et 1989, Daniel était d’ailleurs coordonnateur de sa région. Ce qui l’attire dans l’Atlas? La possibilité d’apprendre constamment, un peu à la manière d’un explorateur, et le fait que toute observation, même anodine en apparence, a une grande valeur pour approfondir nos connaissances sur les oiseaux.

Louis Imbeau observe les oiseaux depuis sa tendre enfance. Membre du Club des ornithologues amateurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean dès l’âge de six ans, il devient même, à 13 ans, responsable de la parcelle de Chicoutimi pour le premier atlas des oiseaux nicheurs. Après un baccalauréat en biologie et une maîtrise en ressources renouvelables à l’Université du Québec à Chicoutimi, il complète un doctorat en sciences forestières en 2001 à l’Université Laval. Une partie de ses travaux se déroule en Finlande, où il étudie les effets de la récolte forestière sur les communautés d’oiseaux de la forêt boréale. Un stage postdoctoral l’emmène ensuite en Abitibi où il décroche un poste de professeur-chercheur en aménagement de la faune à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. Louis est actif au sein de la Société du loisir ornithologique de l’Abitibi et collabore notamment à la revue du club, Le Mésangeai. Au niveau régional, il est chargé de saisir et de valider les données destinées au fichier ÉPOQ (Étude des populations d’oiseaux du Québec). Au sein de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec, l’engagement bénévole de Louis mérite d’être souligné : responsable de deux régions (Rouyn-Noranda et Vallée-de-l’Or), il est lui-même un participant très actif. Depuis le début des travaux de terrain, en 2010, il a réalisé plusieurs centaines de points d’écoute! Son truc? En juin, faire des points d’écoute à chaque jour avant de se rendre au travail. Plus que tout, ce qui le motive, c’est la possibilité de mettre ses années d’apprentissage de l’ornithologie à contribution afin d’améliorer les connaissances sur la répartition des oiseaux en Abitibi.